La demande pour les obligations durables devra augmenter pour que la transition énergétique ait lieu.
Même si les obligations peuvent sembler ennuyeuses, elles recèlent un potentiel immense pour la création d’un monde durable. Les titres à revenu fixe constitueront un outil essentiel pour les entreprises et les gouvernements qui cherchent à tirer parti d’une occasion d’investissement annuelle de 4 500 milliards de $ US dans la transition énergétique d’ici 2030.
« Il est possible de lever des capitaux de manière sélective par le biais d’actions, mais les émissions primaires ne représentent généralement qu’une petite partie de l’argent nécessaire, » affirme Konstantin Boehmer, gestionnaire de portefeuille et chef de l’équipe des titres à revenu fixe. « La vaste majorité des fonds utilisés pour financer la transition proviendra du revenu fixe. » Le défi consiste à motiver les investisseurs à adopter les titres à revenu fixe durables en tant qu’actifs désignés et optimaux pour financer les milliers de milliards de dollars nécessaires pour parvenir à la carboneutralité d’ici 2050.
Encourager les obligations durables
Une médaille a toujours deux côtés : d’une part, les entreprises qui empruntent de l’argent et les gouvernements qui mettent en œuvre la transition énergétique, d’autre part, les grands investisseurs institutionnels et les particuliers qui achètent les obligations nécessaires au financement de cette transition.
À l’heure actuelle, les entreprises sont peu portées à émettre des obligations, parce que les taux d’emprunt n’ont jamais été aussi élevés depuis 2008. M. Boehmer imagine un monde où des mesures incitatives structurelles permettraient aux gouvernements et aux entreprises d’émettre des obligations avec des taux plus faibles afin d’encourager l’emprunt. « Si vous pouvez emprunter à 5 % pour construire une nouvelle centrale solaire, mais à 8 % pour une centrale au charbon, vous choisirez la centrale solaire », explique-t-il. « Plus la différence est grande, plus le financement durable se développera.»
La dette labellisée est avantagée par la perspective d’une baisse des taux, qui entraînerait une augmentation des prix. Même si les investisseurs préfèrent obtenir un taux plus élevé, « ces dernières années nous ont montré que le revenu fixe n’est pas nécessairement défini par le taux en vigueur », souligne M. Boehmer. « Nos attentes relatives au taux dans un an sont ce qui compte. »
Supposons que vous achetez une obligation durable à 10 ans avec un taux de 5 % qui tombe à 1 % en raison de la demande. Vous recevriez un pourcentage de gain sur cette obligation, plus ce pourcentage de revenu pour un total de 1 %. Vous pourriez conserver une obligation ordinaire avec un taux de 6 %, mais vous ne profiteriez pas de l’écart de rendement proposé.
Créativité parmi les titres à revenu fixe
Si les obligations vertes continuent de financer des projets à grande échelle, d’autres initiatives en faveur du développement durable doivent faire preuve de créativité pour séduire les investisseurs. L’innovation est sur la bonne voie : Mackenzie a collaboré avec la Banque mondiale pour participer au premier programme d’obligations basées sur les résultats au monde, l’obligation rhinocéros. Cette obligation a été créée pour aider à augmenter la population de rhinocéros noirs en déclin en Afrique du Sud. La perte de biodiversité pourrait avoir un impact important sur l’économie mondiale, ce qui a motivé M. Boehmer et son équipe à proposer cette innovation aux investisseurs canadiens.
Le rendement de l’obligation augmente à certaines étapes de croissance de la population. Si l’objectif de croissance de la population est atteint, Mackenzie et ses investisseurs reçoivent le maximum d’intérêts à l’échéance. En raison du risque que la population de rhinocéros ne se développe pas comme prévu, l’équipe des placements à revenu fixe Mackenzie a créé des modèles pour les taux de natalité, et les premiers résultats ont validé la confiance de l’équipe dans l’obtention du rendement le plus élevé.
Mackenzie a également participé à un échange dette-nature surnommé « obligation Galapagos » émise par l’Équateur, qui doublera le financement annuel de la conservation dans la région.
M. Boehmer et son équipe ne se contentent pas d’acheter des obligations novatrices, ils collaborent activement avec les émetteurs pour créer des produits qui peuvent bénéficier à la fois à la planète et aux investisseurs de Mackenzie. Ils discutent régulièrement avec des banques et d’autres institutions de structures d’obligations potentielles et de meilleures conditions. « Lorsque l’obligation est émise, nous savons exactement ce qu’elle est et ce que nous allons y investir », explique-t-il.
M. Boehmer travaille actuellement avec des institutions financières pour développer des obligations liées au carbone, où en échange d’un coupon plus petit, Mackenzie recevra un rendement supplémentaire lié à la monétisation des crédits de carbone qu’une entreprise pourrait générer dans le cadre d’un projet.
« Nous supposons un certain risque, mais si nous croyons que le projet réussira à générer d’importantes réductions d’émissions, nous pourrions en tirer un bon rendement », explique-t-il. « Nous nous associons à des entreprises en transition, parce que plus elles se décarbonisent rapidement, plus elles génèrent des crédits carbone et plus toutes les parties y gagnent. »
Un avenir prometteur et durable
Les titres à revenu fixe ne sont pas nouveaux – les obligations vertes et les prêts liés au développement durable, qui offrent aux émetteurs un coût du capital réduit s’ils atteignent certains objectifs liés aux facteurs ESG, existent depuis un certain temps. Toutefois, grâce à des produits innovants qui aident les entreprises à emprunter à des taux plus bas et offrent aux investisseurs un potentiel de rendement élevé, ces titres pourraient représenter l’avenir des titres à revenu fixe. Il faudra peut-être un certain temps pour que la demande augmente, mais M. Boehmer est optimiste.
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