Ouvrir la voie pour la grande transition énergétique

John Cook, gestionnaire de portefeuille du Fonds mondial toutes capitalisations de l’environnement Mackenzie Greenchip, discute de la façon dont la pandémie à façonné l’avenir de l’énergie renouvelable.

 

Bonjour à tous. Il est trop tôt pour dire exactement comment la COVID-19 va influer sur la grande transition énergétique, c’est-à-dire de l’énergie fossile aux carburants renouvelables, mais il est évident qu’elle offre un aperçu de ce que l’avenir pourrait nous réserver.

 

Comment la COVID-19 a-t-elle influé sur la demande mondiale d’électricité?

Nous surveillons de près la demande d’électricité. Dans les régions les plus durement touchées, la demande a diminué de 15 à 20 %. Ce qui est intéressant, c’est que la majeure partie de la réduction de la production d’électricité provient des technologies fossiles : charbon, gaz naturel et, bien qu’il ne s’agisse pas d’une technologie fossile, même le nucléaire. Nous avons aussi constaté une augmentation de la production d’énergie solaire et éolienne.

Il n’y a cependant pas que de bonnes nouvelles pour notre secteur. Nous constatons que certains promoteurs repoussent de nouveaux projets d’énergie solaire et éolienne jusqu’en 2021. Nous ne pensons pas que ce sera à long terme et cela nous offre une occasion extraordinaire d’acheter des titres à un moment où, pour les investisseurs à court terme, les prix pourraient être particulièrement bas.

 

Comment les procédures de confinement ont-elles influé sur les émissions mondiales?

Un autre secteur que nous surveillons de près est celui des transports. L’an dernier, il a représenté 24 % des émissions de gaz à effet de serre, et il est donc vraiment important que cette transition ait lieu, mais elle sera inégale. Dans le cadre de la pandémie de COVID-19, nous avons constaté une baisse de la circulation routière et de l’achalandage dans les bus et les métros. Les gens restent chez eux et laissent leur voiture au garage, et bien des avions sont cloués au sol. Il n’y a plus personne qui voyage en croisière. L’une des préoccupations, c’est qu’une fois la crise de la COVID-19 passée, les gens risquent de recommencer à utiliser leur voiture.

La réduction des transports entraîne un changement historique de la demande en pétrole. L’Agence internationale de l’énergie a laissé entendre que cette année, il y aura une baisse de 8 à 9 % par rapport à l’année précédente. Cela fait des ravages chez les producteurs de pétrole, comme la plupart des gens le savent, mais il se peut que la COVID-19 ait fait avancer le pic de la demande mondiale, et je pense qu’il est probable que la demande en pétrole soit appelée à diminuer à l’avenir; les investisseurs devraient en prendre note.

 

Comment la pandémie a-t-elle façonné votre vision de l’investissement?

L’une des choses que nous avons constatées dans notre portefeuille, ce sont les entreprises qui produisent les biens dont nous avons vraiment besoin. Dans le cadre de la crise de la COVID-19, les meilleurs résultats que nous avons observés ont été ceux d’un fabricant de papier hygiénique, de fournisseurs l’électricité et d’une entreprise qui fournit et distribue des aliments naturels et biologiques. À première vue, je dirais que la COVID-19 nous aide à comprendre ce dont nous avons réellement besoin : de l’air pur, de l’eau douce, un approvisionnement sûr en nourriture et un approvisionnement futur en électrons durables qui nous aideront à rebâtir l’économie.

Selon nous, investir dans les besoins les plus fondamentaux est une excellente façon d’assurer le rendement futur.